En 1981, Monique Erwan Loïc et moi sommes venus aux sports d' hiver à Poiana Brashov en Roumanie, quelle drole d'idée? Je me souviens de descentes à fond la caisse entre les sapins, je n'arrivais déjà pas à suivre Erwan (11 ans): " Va moins vite! la moindre faute de carres et t'es dans les sapins, mème avec un casque (le casque rouge de Parachutes de France) ca va faire très très mal!" je savais (et lui aussi) que c'était moi qui risquait de la faire et je n'avais pas de casque..
Il ya eu le ski et l' après ski: un sentiment d'ètre dans un pays complètement etouffé, où les gens se taisaient dès que quelqu'un arrivait, une salle de restaurant sinistre avec des fleurs fanées et une matrone moche et acariatre qui engeulait les serveuses dés qu'elles nous disaient trois mots. C'était le règne du tyran Ceaucescu et de sa compagne Hélena. Le Mercredi l' unique télésiège était en maintenance programmée, nous sommes allés en traineau visiter le chateau de Dracula et un village "typique" roumain, tout était bidon, un joli village avec des habitants en costume ...pour cacher la misère. Un homme m'a surveillé quelques jours avant de m'aborder: il fabriquait un avion léger pour fuir le pays et cherchait du soutien. Tout le monde se surveillait dans ce savant mélange de corruption et de terreur orchestré par Ceaucescu, la délation existait mème au sein de la famille, suivie du sinistre cortège: interrogatoire, torture, camp de travail et souvent exécution.
Huit ans plus tard en 1989, ca a explosé: les potes du tyran en ont eu marre et se sont retournés contre lui en mettant le peuple derrière eux. En décembre 1989 c'était la révolution: environ 1000 morts par balles et sous les chenilles des chars. Ceaucescou a essayé de fuir en voiture avec Helena, il a été repris à 40km au Nord de Bucarest. Un simulacre de procès et le peloton d'exécution pour tous les deux: vite fait, bien fait (?). En une semaine l'affaire était règlée.
Hier j'ai visité le petit cimetière où le couple maudit reposent (en paix?) , deux tas de terre séparés par une allée car "ils ne méritaient mème pas d'ètre enterrés ensemble". A 2km de là, l' énorme chateau et l'avenue symbole de la démagogie du Dictateur : grandeur et décadence....
Bon ça suffit, Vive la Roumanie! je reprends le vélo!